Le mois d’avril 2021 est marqué par plusieurs manifestations d’agriculteurs un peu partout dans le pays. La nouvelle politique agricole commune européenne sortie fin mars en est la cause. Mais plus précisément, c’est le nouveau système de financement appelé « éco-régime » qui pousse les agriculteurs à la manifestation. Décryptage.

La nouvelle PAC soulève une vague de manifestation

Depuis des décennies, la politique agricole commune repose selon le principe d’aide allouée à l’hectare. C’est-à-dire que plus une ferme est grande, plus elle reçoit d’aide européenne. La PAC actuelle ne va plus suivre ce principe. En effet, force est de constater que l’agriculture contribue aux changements climatiques. Elle en subit également les conséquences. C’est pourquoi la Commission européenne veut donner une architecture plus verte dans l’agriculture en Europe à travers la nouvelle PAC. Cette dernière instaure donc des conditions plus écologiques sur les pratiques agricoles. Afin de mieux comprendre les manifestations, il faut connaître réellement ce que cette réforme implique pour les agriculteurs.

L’« éco-régime », une politique verte qui fait l’objet d’une manifestation

L’éco-régime est le nouveau système de financement proposé par la Commission européenne aux agriculteurs. C’est un paiement direct alloué aux agriculteurs à condition d’avoir des pratiques agricoles plus respectueuses envers l’environnement, c’est le « Green Deal ». Ce qui signifie que les agriculteurs reçoivent d’aide en tenant compte de la méthode de production, mais pas du nombre d’hectares. Dans un contexte global, cela contribue à améliorer la qualité de l’écosystème européenne, mais aussi mondiale. Les associations et les différents syndicats ne s’opposent pas à l’idée de produire BIO, mais à condition de vendre à 30 % plus cher. Pour rappel la nouvelle politique agricole commune entrera en vigueur le 1er janvier 2023. Certaines modalités sont encore en cours de discussion.

Appel à la manifestation sur les modalités de la nouvelle PAC

Les agriculteurs, notamment les céréaliers, estiment tout d’abord que le nouveau système de financement est contreproductif. En effet, la production de produits BIO prend plus de temps que la production normale. Ensuite, l’éco-régime n’est pas accessible pour tous les agriculteurs. Selon Damien Greffin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), 70 à 80 % des agriculteurs ne peuvent pas bénéficier de l’éco-régime « dans l’état actuel des choses ». Un appel à la manifestation a été lancé le 30 avril dernier justement pour contester les conditions qui pourraient faire perdre jusqu’à 80 euros par hectare aux agriculteurs non concernés. 

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